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Alumni : Matthieu Verlaine, lettreur, un métier où l’on travaille de ses mains

“Mon métier est un mélange de plusieurs disciplines”

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Que deviennent les alumni d'Intuit Lab ? Peintre en lettres / Lettreur, Matthieu Verlaine (promo 2016-2017) navigue entre création de logotype, d’identité visuelle ou peinture de fresques. Il nous parle de son métier artisanal où la routine n’existe pas.

Vous êtes peintre en lettres. Le métier du lettering est-il trop méconnu dans le secteur du design, plus particulièrement par les entreprises commanditaires ?

Mon métier est difficile à nommer car c’est un mélange de plusieurs disciplines, le nom qui englobe le mieux l’ensemble de mon activité est « lettreur ». C’est une combinaison du savoir-faire de directeur artistique, de typographe, de calligraphe et de peintre en lettres. J’essaye de maîtriser tous les outils et techniques pour pouvoir créer et peindre sur tout type de support, tangible comme digital. Le métier de lettreur n’est pas si méconnu du secteur du design, de plus en plus d’agences de publicité, de branding, d’événements ou de cabinets d’architectes font appel à ce savoir-faire comme ils feraient appel à des illustrateurs.

Que recherchent particulièrement les entreprises lorsqu’elles font appel à votre travail ?

Je travaille sur des sujets très variés comme de la création de logotype, de l’identité visuelle, de la peinture de fresques, d’enseignes ou du dessin d’accroches pour des campagnes de publicité. Je pense que les entreprises qui font appel à mon profil recherchent l’aspect fait main, l’authenticité et les aspérités qui donnent le cachet et la sincérité à un lettrage quand l’utilisation de fonts commence à montrer ses limites. On prend des libertés et on titille les règles typographiques tout en restant dans les clous techniquement. 

Qu’est-ce qui compose le quotidien de votre métier ?

Chaque jour est différent et c’est ce qui me donne envie de me lever chaque matin, je peux travailler au papier et au crayon depuis mon atelier sur un logotype, peaufiner un visuel à l’ipad ou sur Illustrator à la terrasse d’un café et me retrouver le lendemain à peindre un mur en haut d’une échelle chez le client ou faire de la calligraphie en live devant du public. Il n’y a pas de routine et je peux passer d’une journée 100% écran à une journée à peindre une vespa dehors au soleil. Le seul point commun à tous ces projets est le processus créatif, que la finalité soit digitale ou peinte on retrouve toujours une phase de réflexion/concept/veille, de croquis à la main et de peaufinent du visuel.

 

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Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail actuel ? Qu’est-ce que vous aimez le moins dans votre travail actuel ?

Ce qui me plait le plus dans mon métier actuel c’est l’absence de routine, le fait de travailler de mes main comme un artisan et d’être très peu à exercer cette activité, ça renforce les liens et ça pousse à aller à la rencontre des autres. On se connait presque tous, en France comme à l’autre bout de la planète.

Pour ce qui me plait le moins : Peindre quand il fait ressenti -10° et perdre mes doigts, avoir de la grêle par créneaux de 20 minutes et devoir peindre entre deux averses en extérieur tel un samouraï.
Ah et pour finir les passants qui se sont tous mis d’accord pour faire la même blague à tous les peintres en lettres de la terre « C’est pas droit » « Y’a une faute hehehe » mais dans le fond on les aime secrètement !

L’évolution de votre parcours ressemble-t-il à vos aspirations pendant vos études ?

Je n’étais pas spécialement attiré par la typographie pendant mes études supérieures, pas parce que ça ne me plaisait pas mais parce que je n’avais pas encore eu le déclic et que l’approche était technique et rigoureuse mais ce sont des bases essentielles qui permettent de prendre des libertés par la suite. J’ai travaillé dans l’univers du jeu video chez Ubisoft, en branding chez Seenk et dans la publicité chez Rosapark pour finir par faire du lettrage, je pense que j’avais besoin d’essayer différentes disciplines pour trouver ma voie. Le point assez fou c’est que mon métier aujourd’hui me permet de travailler avec tous les domaines par lesquels je suis passé auparavant, j’ai eu la chance de peindre 5 fresques chez Ubisoft, je travaille régulièrement avec Seenk sur des projets d’identité visuelle et avec Rosapark et d’autres agences de pub sur des campagnes.

 

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« Les rencontres faites en stage et en alternance jouent un grand rôle dans mon activité au quotidien »

 

Vos conseils pour un étudiant qui souhaite travailler dans la direction artistique ?

Je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’essayer différentes branches jusqu’à trouver celle qui nous fait vraiment vibrer, il n’y a pas de mauvaise expérience ou de mauvaise direction et on apprend toujours quelque chose qui nous servira dans le futur.
L’avantage de la formation de directeur artistique est qu’elle ouvre à beaucoup de débouchés différents et qu’on est pas enfermé dans un chemin tout tracé. C’est normal d’être un peu désorienté au départ, on l’a tous été, mais je suis persuadé qu’on peut réinventer sa carrière et son métier tout au long de sa vie si on le souhaite.

Le réseau de l’école joue-t-il un rôle dans votre activité professionnelle  ?

Le premier réseau de l’école et un des plus importants c’est les copains, à la suite des études chacun part travailler dans des domaines différents, des agences différentes mais les connexions restent.
Les rencontres faites en stage et en alternance jouent aussi un grand rôle dans mon activité au quotidien, les projets arrivent souvent par d’anciens collègues partis travailler ailleurs.

Quel est votre objectif professionnel, créatif et/ou relationnel, dans les années à venir ?

Mon objectif créatif pour les années à venir, ce serait de continuer à faire ce que j’aime en toute simplicité, tester toujours des nouveaux styles, expérimenter et surtout peindre sur des nouveaux supports.
J’ai eu l’occasion de peindre des grands murs, des enseignes, des casques de moto, des mobs, des Vespa, mon goal pour la suite ce serait de peindre des véhicules publicitaires comme Jacky Georges sur le tour de France dans les années 70 où dans une démarche plus moderne à la Ornamental Conifer.

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